lundi 7 novembre 2016

Lettre à la République des Aubergines - Abbas Khider


Maison d'éditions : Piranha
Date de Sortie : Février 2016
Langue originale : Allemand
Traduction : Justine Coquel
Nombre de Pages : 133
Genre : Contemporain

Résumé

"Bagdad, 1997. Salim, jeune étudiant, est arrêté par la police pour avoir lu des livres interdits lors de soirées entre amis de l’université. Torturé, il parvient à taire le nom des filles qui y participaient, parmi lesquelles se trouvait Samia, sa petite amie. Grâce aux relations de son oncle, un riche industriel bien vu du régime, il est libéré dans l’attente de son procès et parvient à s’enfuir via la Syrie. Comme de nombreux exilés irakiens qui servent de main d’oeuvre bon marché, il trouve refuge à Benghazi, en Libye, où il devient simple ouvrier en bâtiment. Désormais sans nouvelles de ses proches, de ses amis et de Samia, son seul but est de faire parvenir une lettre à sa bien-aimée pour l’assurer de son amour fidèle. Mais, de la Lybie à l’Irak, les dictateurs règnent en maîtres (Kadhafi en Libye, Moubarak en Égypte, Abdallah en Jordanie, Hafez el-Assad en Syrie et Saddam Hussein en Irak) et la censure veille. Faire passer une lettre à travers ses mailles est une entreprise difficile et dangereuse. Fin 1999, Salim découvre l’existence d’un réseau clandestin de courrier qui couvre tout le monde arabe. Sans crainte des représailles dont la destinataire pourrait faire l’objet, il ose enfin envoyer sa déclaration à Samia et la confie, moyennant 200 dollars, à ce réseau semi-mafieux très bien organisé. Abbas Khider invite le lecteur à suivre le parcours chaotique de cette lettre d’amour. Chaque chapitre, très bref, donne la parole à un des intermédiaires qui se trouve en sa possession."

Sources : Livraddict

Mon avis

Cet été, les éditions Piranha m'ont envoyé trois livres à découvrir, afin de venir vous en parler. Je vous les ai présentés dans cette vidéo book haul sur ma chaine youtube. Je remercie encore une fois les éditions pour leur confiance.

Avec sa couverture atypique et son format peu commun, ce livre avait déjà l'apparence d'un petit ovni.

Dans ce  roman, nous suivons le parcours d'une lettre qu'un jeune Irakien réfugié en Libye tente d'envoyer à sa fiancée. Cette lettre va faire un long voyage périlleux, de transporteur en transporteur. C'est chacun d'entre eux que nous allons découvrir au fil des chapitres. Nous rencontrons ainsi Haytham Mursi, un Lybien chauffeur de Taxi, Majed Munir, un égyptien qui dirige une agence de voyage, et bien d'autres protagonistes riches de leurs différences. Nous parcourons donc plusieurs pays et avons ainsi l'occasion d'avoir l'opinion politique précise de chacun ... pour ceux qui en ont!
L'auteur accorde une réelle importance aux différentes voix : que ce soit le "héros" du chapitre, ou les différents interlocuteurs rencontrés au cours du voyage. Il n'hésite pas à conter des anecdotes qui nous font découvrir - si ce n'est comprendre - ce monde qui nous est moins connu. Il réussit de manière convaincante à capturer précisément la personnalité de chacun, à un moment clé de leur parcours.

Certains passages sont émouvants voire poignants, l'on rit également car certaines anecdotes sont empruntes d'un humour simple ou parfois plus ironique selon les circonstances. Le récit est captivant , enrichissant  et éloquent, tout ça renforcé par la traduction habile de Justine Coquel.

Si les personnages sont tous différents, j'ai cependant remarqué que certains se rejoignent dans leur manière d'appréhender le monde. Du coup, comme les noms sont fort semblables, il m'est arrivé d'en confondre certains. C'est pourquoi je vous propose de découvrir le récit en lecture fragmentée, deux chapitres à la fois,  afin d'éviter l'amalgame entre les différentes voix.

Malgré tout, certaines anecdotes, touches d'ironie et subtilités me sont peut-être passées sous le nez car je n'y connais absolument rien sur cette guerre si ce n'est ce qu'on en dit aux infos. Du coup, quelqu'un de plus informé, ou qui serait issu d'un de ces pays, pourrait voir en ce livre encore plus que ce que j'y ai vu.

La lettre dont on parle tout au long du roman nous est dévoilée sur la fin, et je regrette presque de l'avoir lue car elle me semblait bien fade face à toute la profondeur de certains discours. Je m'attendais à quelque chose emprunt d'un lyrisme et d'une poésie accentués par la distance, et j'ai trouvé cette lettre banale... Par celà l'auteur a peut-être voulu nous démontrer que la lettre n'était pas le plus important, mais bien son parcours.

J'ai mis 16/20 à cette lecture car j'ai découvert un roman singulier, authentique et innovant, malgré certaines choses qui ont pu m'échapper.

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